Un certain nombre de candidats aux élections cantonales ont reçu de la fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE du Nord) un questionnaire destiné à éclairer ses adhérents sur les choix des uns et des autres en matière d'éducation. Voici ce questionnaire et les réponses des candidats socialistes.
Réussite de tous les élèves
Quels moyens pédagogiques et financiers comptez-vous mettre en oeuvre pour la réussite de tous les élèves ?
Le Conseil général a mis en place en 2010 le Fonds Départemental d’Appui aux Projets Educatifs (FDPAE) pour financer des projets dans nos collèges. L’objectif étant de tout faire pour que les « années collège » deviennent un moment privilégié de la scolarisation.
Le calcul de l’enveloppe attribuée à chacun des collèges est de 12 € par élève et par an multiplié par l’effectif de l’établissement. 100 collèges jugés prioritaires bénéficient d’une bonification de 6 € par élève et par an.
Les projets des collèges doivent répondre à l’un des 11 objectifs fixés :
- promouvoir le développement durable, la mise en œuvre des agendas 21, l’équilibre alimentaire,
- permettre la sensibilisation et l’éveil à la santé publique, au sport, à la culture,
- favoriser le respect des autres, la tolérance, la citoyenneté et la découverte des institutions,
- favoriser l’appropriation des technologies de l’information et de la communication,
- promouvoir le rapprochement des familles et de l’institution scolaire et prévenir le décrochage scolaire,
- concourir à la mise en réseau des écoles primaires avec le collège du secteur pour inscrire ce dernier dans la continuité du cursus de l’élève,
- rapprocher le collège du monde de l’enseignement supérieur en facilitant notamment un accompagnement de collégiens par des étudiants,
- faire découvrir aux collégiens le monde de l’entreprise et le milieu professionnel en développant les partenariats avec des entreprises,
- favoriser la coopération entre collèges en soutenant les projets inter-établissements,
- soutenir les projets émanant de collèges bénéficiant d’un internat,
- ouvrir les collèges sur leurs quartiers.
Ce qui est séduisant avec ce nouveau Fonds, c’est la grande souplesse pour soutenir des projets qui tiennent le plus à coeur les élèves, les associations et la communauté éducative en général. Dans le cadre du premier appel à projets en 2010, 1 187 projets étaient déclinés en 1 727 actions. 1 601 actions ont été retenues.
Nous allons évidemment pérenniser cette politique et son financement. L’enveloppe du FDAPE pour 2011 se chiffre à 2 millions d’euros.
Que comptez-vous faire pour aider à maintenir le service public d'éducation sur tout le territoire, notamment en milieu rural ?
Le rôle du Conseil général est de répondre aux besoins de proximité. Il développe une politique ambitieuse de construction ou de rénovation des collèges pour couvrir équitablement l’ensemble du territoire. Nous venons, par exemple, de décider la construction d’un nouveau collège à Nieppe dans le canton de Bailleul. Pour l’instant, il n’existe qu’un seul collège public (850 élèves) dans le chef lieu du canton contre deux collèges privés. Il est important que les familles nieppoises aient le choix de scolariser leur enfant dans l’établissement de leur choix et le plus proche de leur domicile.
Que comptez-vous faire pour une meilleure prise en compte des rythmes de l’adolescent dans l’organisation des différents temps de la journée, de la semaine et de l’année scolaire ?
Les rythmes scolaires ne sont pas de la compétence du Conseil général. Toutefois nous envisageons la création d’un grand Projet Educatif Global en faveur des collégiens afin que chaque jeune, dans chaque temps de sa vie, puisse bénéficier d’une approche pédagogique enrichissante, conçue avec tous ceux qui détiennent une part de cette mission fondamentale.
Vous engagez-vous à conserver le service de restauration scolaire dans les collèges ?
Non seulement, nous conserverons les services de restauration dans les collèges mais nous allons également continuer à les moderniser. Le Conseil général gère l’ensemble des services de restauration depuis la loi du 13 août 2004. Nous avons développé un plan ambitieux d’amélioration des demi-pensions. La demi-pension du collège Alphonse Terroir à Marly sera, par exemple, bientôt livrée. Les travaux des demi-pensions des collèges Victor Hugo à Somain et Robert Schuman à Halluin seront achevés en 2012.
Le déjeuner doit être un moment privilégié dans la vie du collégien. Nous veillons à la qualité des repas tout en maintenant un coût abordable pour les familles. Nous sensibilisons également les collégiens à l’équilibre alimentaire et à l’éveil du goût.
Quels actions et moyens comptez-vous mettre en oeuvre pour combattre le déterminisme social et culturel, une des premières sources d’inégalité pour l’accès aux études et aux métiers ?
L’assouplissement de la carte scolaire, les réductions drastiques de postes d’enseignants, la suppression des RASED ou les regroupements scolaires renforcent les inégalités de départ à l’école. La suspension des allocations familiales en cas d’absentéisme scolaire est révélatrice de la politique du gouvernement en matière d’éducation. Nous sommes fermement opposés à toutes ces mesures.
Le Conseil général agit de manière volontariste en offrant des moyens pédagogiques supplémentaires et en favorisant les activités éducatives et périscolaires à travers, par exemple, le nouveau Fonds Départemental d’Appui aux Projets Educatifs.
Aimer l’école, c’est la première condition pour réussir sa scolarité. Le Conseil général a lancé les opérations « sciences au collège », « collèges au cinéma » ou « offrons la nature aux collégiens ». C’est une manière ludique de transmettre le savoir et les connaissances par des visites et des expériences pratiques.
Afin de développer la responsabilité citoyenne des collégiens, quelles actions comptez-vous mettre en œuvre ?
Pour faire des jeunes les citoyens de demain, il est important de leur donner la parole. Le Conseil général du Nord a créé le Conseil départemental des jeunes (CDJ) dont les membres sont élus par et parmi les délégués de classe. Leurs propositions sont soumises au vote du Conseil général.
Nous soutenons également, à travers le FDAPE, les projets dans les collèges qui portent sur le respect des autres, la tolérance, la citoyenneté et la découverte des institutions.
Au-delà des plateformes numériques (les plus performantes soit-elles), quelles actions pensez-vous mettre en oeuvre pour aider à permettre à toutes les familles d’avoir accès à une information véritable de qualité, précise et complète ?
Le Conseil général a mis en ligne une plateforme « Jeunes en Nord » qui condense toutes les informations utiles aux collégiens : les aides départementales, l’orientation, le soutien aux projets, la santé ou les sorties culturelles. Le site a reçu plus de 10 000 visites depuis le 1er janvier 2010. De nouveaux outils interactifs seront bientôt développés et une communication sera adressée aux principaux de collèges.
Le seul support numérique en ligne n’est pas suffisant. Il nous a paru nécessaire d’améliorer l’information à destination des jeunes et de leur famille par la mise en œuvre, à titre expérimental, de « plates-formes jeunesse ». Animées par des coordinateurs jeunesse, elles réunissent l’ensemble des partenaires de proximité. Il s’agit d’instaurer un lieu ressources qui améliore la communication et la coordination entre les dispositifs pour assurer la continuité des réponses apportées aux jeunes de 11 à 25 ans.
Depuis de nombreuses années, les responsables politiques assurent les parents de leur intention de revaloriser l’enseignement professionnel et technologique. Que comptez-vous faire concrètement pour aider à y parvenir enfin ?
La revalorisation de la filière professionnelle et technologique concerne plus directement le Conseil régional, notre partenaire, en charge de l’élaboration du schéma régional des formations.
Malgré tout, les liens qui unissent la formation initiale, l’apprentissage, la formation professionnelle sont étroits. Aucune composante ne doit être négligée car la réussite dépend de l’acquisition des savoirs de base dans le primaire et le secondaire. Le collège est le dernier lieu éducatif traversé par l’ensemble d’une classe d’âge. Il est important que la scolarité s’y déroule dans les meilleures conditions.
Comment allez-vous favoriser l’accès de tous aux TIC (Technologies de l’Information et de la Communication) ?
Chaque collégien devra pouvoir accéder aux outils informatiques dans son établissement. Outil aujourd’hui indispensable, il permettra aux jeunes nordistes d’expérimenter de nouvelles approches pédagogiques imaginées avec les enseignants. Doté de logiciels éducatifs choisis par ces derniers, l'ordinateur sera en outre utilisable avec un accès à internet dans l'enceinte du collège. Nous développerons, en complément des classes pupitres, des « classes mobiles » dès la 6ème, donnant ainsi aux enseignants toute la souplesse supplémentaire nécessaire pour organiser et développer le travail en classe.
En complément, tous les collégiens du Nord recevront le support numérique adapté (clé USB ou tout autre dispositif pertinent) qui concentrera une multitude d'informations pédagogiques sur les richesses et le patrimoine du département, des bibliographies et ressources internet, une trousse numérique de logiciels libres, des tutoriels réalisés en fonction des programmes avec les enseignants.
Comment comptez-vous apporter votre pierre pour traiter le problème du décrochage scolaire ?
Nous aiderons davantage les collégiens qui rencontrent des difficultés dans leur scolarité. Nous exigerons de l’Etat qu’il étende aux collèges le principe des équipes de réussite éducative – qui ont prouvé leur efficacité à l’école – et nous nous impliquerons fortement dans ce partenariat complémentaire de notre Projet Educatif Global.
Que comptez-vous faire pour mettre en application la loi permettant aux handicapés d’être scolarisés en milieu ordinaire ?
Nous voulons mettre en place un système d’accompagnement des enfants handicapés à l’école, en transports en commun, par des adultes en parcours d’insertion. Cela permettra aussi de former des personnes en recherche d’emploi grâce à des associations spécialement choisies par le Conseil général, alliant ainsi proximité et solidarité.
Quelle position adoptez-vous par rapport à la scolarisation des enfants de « sans papier » ?
Le Parti Socialiste s’est prononcé pour une régularisation large des sans-papiers prenant en compte notamment les liens de travail, la durée de présence, l’intégration et la scolarisation des enfants. Nous demandons donc la régularisation des enfants de « sans papier » scolarisés et de leurs parents.
Gratuité
Quelles décisions concrètes allez-vous demander pour que la gratuité soit effective au sein du service public d’éducation ? Quelles aides financières envisagez-vous d’accorder aux familles ayant des enfants scolarisés (voie initiale et apprentissage) ?
Le Conseil général finance le transport scolaire gratuit pour les collégiens. Nous accordons aux familles les plus modestes une aide à la restauration scolaire en prenant en charge une partie du prix du repas. C’est une politique de solidarité qui a porté ses fruits. Aujourd’hui, 60% des collégiens nordistes déjeunent à la demi-pension contre 38 % il y a dix ans. Nous avons mis en place des bourses départementales aux parents de collégiens en fonction de leurs revenus. Plusieurs milliers de familles en bénéficient chaque année. Malgré les difficultés financières du Conseil général, nous maintiendrons toutes les aides en faveur des collégiens.
Quels sont vos projets sur le développement des collèges publics du département ?
Nous poursuivrons nos efforts de construction et de rénovation des collèges publics du département en Haute Qualité Environnementale. Nous continuerons à moderniser les restaurants scolaires. Nous créerons, en complément des classes pupitres, des « classes mobiles », dès la classe de 6ème.
Comment favoriser l’ouverture culturelle de tous les élèves ?
Dans le prolongement de l’expérimentation de la Carte Jeunes en Nord, un Passeport du collégien permettra à chacun d’entre eux de se déplacer dans le Nord, avec l’aide du Conseil général, afin de découvrir sur place les témoignages de notre histoire, nos caractéristiques géographiques ou encore environnementales. Véritable passeport de la connaissance du Nord, il assurera à nos collégiens une véritable base pédagogique de terrain à laquelle ils n’ont pas tous accès personnellement.
Financement des établissements privés ? Quelle est votre position ? Si un établissement privé est financé, quelles doivent être ses obligations ?
Nous respectons la loi qui prévoit le financement du fonctionnement des collèges privés sous contrat avec l’Etat liés aux mêmes obligations de service public.
Et les parents ?
Etes-vous favorable à la création d’un statut du délégué parent ? Quelles mesures concrètes proposez-vous pour le rendre effectif ?
Il y a doit y avoir un vrai dialogue au sein du collège entre les parents d’élèves et les équipes éducatives. Cela peut passer par la création d’un délégué parent.
Que proposez-vous pour que les parents puissent concilier leur vie professionnelle et l’accompagnement de la scolarité leur enfant ?
Nous augmenterons l’aide financière du Département pour la création de nouvelles places d’accueil collectif de la petite enfance ; nous créerons un relais assistantes maternelles départemental.
Les moyens en postes dans les collèges et écoles et les conditions de travail des élèves
Quelles sont vos positions sur le non remplacement actuel des professeurs, les effectifs chargés dans certaines classes, les regroupements d’établissements, le droit à l’accueil des enfants de 2 ans en maternelle, les dispositifs à mettre en place pour aider les élèves en difficulté et combattre le décrochage scolaire…
Le Conseil général consacre des moyens exceptionnels pour l’éducation et l’enseignement. Nous avons adopté en mai dernier le Fonds Départemental d’Appui aux Projets Educatifs. Nous avons reconstruit ou remis à neuf 112 collèges publics sur les 200. Les budgets de fonctionnement de nos collèges n’ont jamais subi la règle de la calculette des effectifs, justement parce que nous avons fait de la formation et de l’éducation une priorité exemplaire. Nous savons tous ici, combien l’éducation et la formation engagent l’avenir et l’accès à l’emploi de nos enfants.
Pourtant, quand nous constatons que de son côté l’Etat orchestre littéralement la casse de l’éducation nationale, nous pouvons nous demander à quoi vont servir tous nos efforts ? Ça sert à quoi d’être dans un collège ultramoderne, s’il n’y a pas les professeurs qu’il faut et si les classes sont surchargées ? Les chiffres sont édifiants : 16 000 suppressions de postes d’enseignants au niveau national ! 470 postes supprimés dans les collèges et lycées de la région. Dans nos cantons, pour l’accueil d’enfants dans les classes maternelles, il y a parfois une organisation par demi-journée. Nous savons aussi que de plus en plus de professeurs voire des responsables d’établissement sont partagés entre plusieurs établissements. Cela signifie concrètement que des heures d’enseignements obligatoires ne seront pas assurées. Les conditions d’enseignement et d’encadrement sont inadmissibles tant pour les élèves que les professeurs.
Le gouvernement s’est fixé de faire 500 millions d’euros d’économie par an sur le dos de l’éducation nationale et il le fait sans tenir compte du boom démographique qui a démarré en 2000. 500 millions d’euros d’économie sur le dos de nos enfants, ce n’est rien à coté des 3 milliards que l’Etat a offert à la baisse de la TVA dans la restauration ou du bouclier fiscal qui ne profite qu’aux très riches et qui représente un cadeau de 246 millions par an. Voilà les priorités du Gouvernement SARKOZY. Elles n’épargnent même pas les enfants. C’est une réalité que nous dénonçons en participant aux manifestations et en soutenant les initiatives des parents d’élèves. Nous interpellons les autorités de l’éducation nationale, et nous ne manquons pas d’exprimer notre révolte dans la presse pour défendre l’école de la république.
Pour les élèves en difficulté, les candidats socialistes réaffirment leur attachement aux aides du Conseil général en faveur de la demi-pension, les bourses départementales, mais aussi les politiques qui apportent des moyens aux collèges pour organiser des actions de soutien.