
Si vous ne parvenez pas à visualiser ce qu'est un capitaliste, en voilà un. Antoine Zacharias est désormais domicilié à Genève, où il exerce officiellement la profession de rentier. Une activité qui lui permet d'être seulement imposé sur ses dépenses et non sur ses revenus. Challenges l'a classé cet été 147ème fortune française. Fin novembre, il se distinguait à la remise des prix des patrons performants du Cac 40 en se plaçant troisième. Enfin, selon Les Echos, il devrait prochainement figurer dans la liste des plus grandes fortunes domiciliées en Suisse du magazine helvète Bilan.
En 1997, cet ingénieur des Ponts et Chaussées a pris en mains le groupe Vinci qu'il a porté au plus haut niveau mondial. A force de rachats, de fusions, de regroupements, de compressions d'effectifs, l'entreprise est devenue le leader de la gestion des parkings, des sociétés d'autoroutes, de la construction des infrastructures routières et ferroviaires
En même temps que les résultats s'envolaient, le salaire annuel du PDG est passé de 2,9 millions d'euros en 2003 à 3,3 millions d'euros en 2004, puis 4,2 millions d'euros en 2005. Ces changements ont eu des répercussions en cascade sur l'indemnité de départ et sur la retraite complémentaire annuelle calculés à partir du dernier salaire annuel. L'indemnité de départ était fixée à 12,8 millions d'euros, sa retraite complémentaire annuelle à 2,1 millions d'euros, sans compter les plans de stock-options.
Le parquet de Nanterre reproche notamment à l'ancien PDG de s'être fait attribuer 290 000 stock-options en 2004, puis 894 000 en 2005 et 700 000 en 2006. Une partie de ces souscriptions d'actions avaient été annulées par le groupe après sa démission forcée, le 1er juin 2006, sur fond de duel perdu avec son directeur général, Xavier Huillard. L'ex-patron de Vinci n'avait d'ailleurs pas hésité à réclamer une indemnisation record de 81 millions d'euros en justice, avant d'être débouté.
L'ancien PDG de BTP Vinci (1997-2006) a été relaxé vendredi par la 15e chambre du tribunal. La 15e chambre, présidée par Isabelle Prévost-Desprez, n'a pas suivi les réquisitions du parquet de Nanterre, qui avait réclamé deux ans de prison avec sursis et l'amende maximale, 375.000 euros. Il s'agissait du premier procès dans lequel un grand patron du CAC 40 se retrouvait au tribunal sous l'accusation d'abus de biens sociaux pour les conditions dans lesquelles il avait obtenu ses rémunérations et ses avantages financiers. Ouf ! Les patrons respirent !
Si vous voulez en savoir plus, nous vous proposons le compte rendu de Libération