samedi 27 mars 2010

Vive les bonus, les chapeaux, les parapluies...


Si vous ne parvenez pas à visualiser ce qu'est un capitaliste, en voilà un. Antoine Zacharias est désormais domicilié à Genève, où il exerce officiellement la profession de rentier. Une activité qui lui permet d'être seulement imposé sur ses dépenses et non sur ses revenus. Challenges l'a classé cet été 147ème fortune française. Fin novembre, il se distinguait à la remise des prix des patrons performants du Cac 40 en se plaçant troisième. Enfin, selon Les Echos, il devrait prochainement figurer dans la liste des plus grandes fortunes domiciliées en Suisse du magazine helvète Bilan.
En 1997, cet ingénieur des Ponts et Chaussées a pris en mains le groupe Vinci qu'il a porté au plus haut niveau mondial. A force de rachats, de fusions, de regroupements, de compressions d'effectifs, l'entreprise est devenue le leader de la gestion des parkings, des sociétés d'autoroutes, de la construction des infrastructures routières et ferroviaires
En même temps que les résultats s'envolaient, le salaire annuel du PDG est passé de 2,9 millions d'euros en 2003 à 3,3 millions d'euros en 2004, puis 4,2 millions d'euros en 2005. Ces changements ont eu des répercussions en cascade sur l'indemnité de départ et sur la retraite complémentaire annuelle calculés à partir du dernier salaire annuel. L'indemnité de départ était fixée à 12,8 millions d'euros, sa retraite complémentaire annuelle à 2,1 millions d'euros, sans compter les plans de stock-options. 
Le parquet de Nanterre reproche notamment à l'ancien PDG de s'être fait attribuer 290 000 stock-options en 2004, puis 894 000 en 2005 et 700 000 en 2006. Une partie de ces souscriptions d'actions avaient été annulées par le groupe après sa démission forcée, le 1er juin 2006, sur fond de duel perdu avec son directeur général, Xavier Huillard. L'ex-patron de Vinci n'avait d'ailleurs pas hésité à réclamer une indemnisation record de 81 millions d'euros en justice, avant d'être débouté.
L'ancien PDG de BTP Vinci (1997-2006) a été relaxé vendredi par la 15e chambre du tribunal. La 15e chambre, présidée par Isabelle Prévost-Desprez, n'a pas suivi les réquisitions du parquet de Nanterre, qui avait réclamé deux ans de prison avec sursis et l'amende maximale, 375.000 euros. Il s'agissait du premier procès dans lequel un grand patron du CAC 40 se retrouvait au tribunal sous l'accusation d'abus de biens sociaux pour les conditions dans lesquelles il avait obtenu ses rémunérations et ses avantages financiers. Ouf ! Les patrons respirent !

Si vous voulez en savoir plus, nous vous proposons le compte rendu de Libération

Parlons retraite


Gérard Filoche est une personnalité très à part dans le paysage politique.
Inspecteur du travail, il a contribué à rétablir pas mal de vérités sur le temps de travail, sur la précarité, le travail au noir. On peut lui reprocher parfois son manque d'orthodoxie, on ne peut mettre en cause sa liberté de parole, et surtout sa compétence sur tout ce qui concerne notre rapport au travail. Il est membre du Conseil national du Parti socialiste.
Et quand il parle des retraites, sujet dont nous allons devoir nous emparer dans les tout prochains jours, il ne fait pas exception a sa règle : le débat est ouvert...

"La population française totale devait s’élever à 64 millions de personnes en 2050 dans les paramètres 2003 pour la loi Fillon contre les retraites. L’Insee estime maintenant que notre pays comptera 70 millions d’habitants à cette date. Ainsi de suite, tous les paramètres dont ils se servent pour 2050 étaient ou sont faux. Et ça leur sert à vouloir reculer l'âge de la retraite et en baisser le niveau.
Le solde migratoire devait plafonner à 50 000 personnes par an dans le précédent scénario central de l'INSEE, du COR, mais serait maintenant de 100 000 personnes par an. La CGT estime que 400 000 sans-papiers sont des travailleurs forcés sans droit, sur notre sol. Ne vaut-il pas mieux les intégrer pour qu’ils soient reconnus, déclarés et qu’ils paient des cotisations sociales eux aussi pour les retraites?
L’allongement de la durée du travail après 60 ans ferait reculer l’espérance de vie: à partir de 55 ans, 2 maladies sur 5 sont liées au travail. Déjà les assurances ont des "tables de mortalité" : si vous travaillez un an de plus vous vivez six mois de moins. La biologie du corps humain n’a pas changé : c’est à partir de 55 ans que le corps souffre davantage à la tâche.
La référence constante du Medef ou du gouvernement Sarkozy aux contreréformes qui ont lieu «dans tous les pays européens » contre les retraites ne tient pas debout ! Ils ne veulent pas harmoniser les 35 h mais veulent harmoniser les 67 ans ! Or les paramétres sont différents d'un pays à l'autre (chômage, immigration, conditions de travail, santé, esperance de vie, natalité, protection sociale)
Le ratio de dépendance démographique rapporte le nombre de personnes en âge d’être à la retraite au nombre total d’actifs. Ce ratio devait doubler en 2050, passant de 40 % à 80 %. Maintenant, ils disent aussi que ce ratio est faux : il ne devrait être que de 70 %. Ainsi, les pronostics qui étaient présentés comme des évidences depuis le fameux «livre blanc» de Michel Rocard sur les retraites sont faux.
Si 10 actifs produisent un gâteau de 100 et ont à charge 4 retraités, 14 personnes se le partageront. La part de chacun sera de (100 : 14) soit 7, 14. Si dans 40 ans, 10 actifs produisent un gâteau de 200 et ont à charge 8 retraités, 18 personnes se partageront un gâteau de 200. La part de chacun sera de (200 :... 18) soit 11,1. Le PIB même avec une faible croissance double d'ici 2050, ils ne le disent jamais."
Le blog de Gérard Filoche

mercredi 24 mars 2010

On change tout : on continue !


Donc, on est d'accord, l'UMP s'est pris une magistrale déculottée lors des élections régionales. Vous n'en voulez qu'une preuve, une seule ? A Lambersart, fief du doux Marc-Philippe Daubresse, habitué aux scores pantagruéliques, et bien Daniel Percheron était majoritaire le 21 mars (43,96% des voix, contre 43,35% à Valérie Létard). Une telle "rouste" n'avait pas été administrée dans cette ville depuis 1920 !
Et vous savez ce qu'on en tire comme conclusion à droite : surtout ON NE CHANGE RIEN !
Mais comme il faut répondre à cet appel des urnes, il faut se creuser les méninges. Et bien notre président a trouvé : on vire Xavier Darcos, bon petit soldat écrabouillé en Aquitaine où il encaisse le plus mauvais score des huit ministres têtes de listes régionales (28,01% contre 56,34% au sortant socialiste Alain Rousset), on vire Martin Hirsch, haut-commissaire à la Jeunesse et aux Solidarités actives, ça tombe bien, il souhaitait quitter le navire. Et hop, qui devient ministre de la Jeunesse et des Solidarités actives ? Marc-Philippe Daubresse, le bondissant maire de Lambersart, chef de l'UMP dans le Nord, opposant déclaré de Martine Aubry à la communauté urbaine.
Lequel Marc-Philippe habitué à avaler toutes sortes de couleuvres sarkoziennes, n'hésite pas à se présenter comme "centriste" ! Tous ceux qui l'auront un jour entendu vociférer contre la majorité socialiste de la métropole apprécieront son esprit d'à propos.
Appelons un chat un chat, Daubresse est un vrai homme de droite, pur jus, et si c'est cela l'ouverture, la leçon retenue de la baffe des régionales, le doute n'est pas permis : l'UMP et Sarkozy n'ont pas l'intention de changer quoi que ce soit à leurs projets néfastes !

Le palmarès des riches

Il y a encore des riches !

Voici le hit-parade régional des assujettis à l’impôt sur la fortune, tel qu’établi par le ministère des Finances. Ils n’ont jamais été aussi nombreux !